Sites orphelins

Les sites orphelins – Qui paye la note?

Lors d’un séjour en France il y a une vingtaine d’années, je participais à un colloque technique sur l’environnement lors duquel il y avait présentation d’un discours concernant les sites orphelins (« les superfunds ») aux États-Unis, très gros sujet à l’époque. La conférencière a élaboré sur les montants d’argent mis de côté afin de décontaminer les sites abandonnés, montants très élevés, presque hors de l’entendement. Or, lors de son discours, 90 % des montants étaient déjà dépensés, et ce, en frais d’avocats.

Maintenant nous faisons face à la tragédie de Lac-Mégantic. Ce n’est pas un site orphelin, mais nous nous retrouvons avec la même problématique suite aux difficultés financières du transporteur MMA, sa faible couverture d’assurance, le désengagement du fédéral, etc. Les États-Unis ont transporté l’huile à travers notre pays, sans conséquence.

Dans une dizaine d’années, nous parlerons encore de ce désastre, et ce, sur deux volets : les frais de décontamination payés par les contribuables et les frais légaux, également payés par les contribuables. Des grandes questions restent sans réponse, des changements sont equis, mais également une meilleure coopération de tous. C’est dans l’intérêt de tous de travailler de concert pour la continuité des bénéfices générés par l’exploitation de ces produits auprès des divers intervenants : producteurs, transporteurs, utilisateurs, gouvernements (taxes non négligeables) les assureurs et le public.

Malheureusement, ce n’est pas la première fois ni la dernière fois que nous allons voir un tel désastre environnemental, en espérant qu’il se reproduira de plus en plus rarement, mais il y a bien des leçons à apprendre pour faciliter les réactions, les solutions, et pour minimiser la possibilité d’une répétition d’un tel évènement aussi dommageable au niveau humain qu’au niveau environnemental. Est-ce que nous allons oublier ces leçons dans les débats légaux, dans la défense des responsabilités respectives et ce, aux dépens des Québécoises et Québécois autant que les résidents de Lac-Mégantic. J’ai bien peur que oui, mais j’aimerais croire que dans cette période de l’humanité où la planète est tellement petite, fragile et menacée, on peut trouver la volonté de travailler ensemble au lieu de s’enliser dans des débats légaux et juridiques.

Tony Hawke, président

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