Les risques communs de contamination

Les risques communs de contamination

 

Les risques que votre terrain soit contaminé sont réels. L’étalement urbain pousse les constructeurs et les promoteurs à développer des zones de plus en plus reculées ou qui ont été utilisées à d’autres usages antérieurement. Le meilleur moyen de connaître l’ensemble des risques environnementaux relatifs à une propriété est de procéder à une évaluation environnementale de site – Phase I (ÉES). Cette étude recense les activités actuelles et antérieures sur la propriété ainsi qu’un historique afin de déterminer les risques potentiels. Certains de ces terrains pourraient révéler des indices de contaminations potentielles devant être validés par une caractérisation environnementale de site – Phase II (CES).

Les contaminants selon les époques

Différentes époques se sont succédé au Québec et chacune d’elle se caractérise par ses activités. Au 18e siècle, la majorité des activités étaient reliées au commerce des fourrures, à l’agriculture et à l’exploitation forestière. La pollution telle qu’on la connait aujourd’hui n’existait pas encore. Tandis qu’à la fin 19e siècle et au début du 20e siècle, de nouvelles industries apparaissent. Dans les régions développées, ce sont notamment les tanneries, les voitures, l’aluminium, les produits chimiques tandis que les industries qui exploitent les ressources naturelles, comme les pâtes et papiers et l’hydroélectricité, s’installent dans des régions éloignées et peu industrialisées. Il n’y a pas que les industries qui évoluent, mais aussi les législations.

À travers tous les projets réalisés, il y a des risques environnementaux qui sont communs à leur époque. Cette liste n’est pas exhaustive, mais représente une proportion importante des préoccupations soulevées depuis les débuts de l’entreprise :

 

1. Les réservoirs hors sol

Au 20e siècle, une nouvelle ère du chauffage débute quand le mazout supplante le charbon. Afin d’alimenter les fournaises, des réservoirs contenant le mazout étaient utilisés pour son entreposage. Les réservoirs étaient également utilisés pour contenir des produits pétroliers autres que le mazout et/ou des produits chimiques pour l’utilisation dans des processus de fabrication commerciaux ou industriels. Ces réservoirs pouvaient être installés à l’intérieur ou à l’extérieur des bâtiments. La durée de vie de ces équipements peut varier selon l’exposition à des conditions extrêmes. Selon nos observations, les réservoirs extérieurs pouvaient être déposés directement au sol, sur un couvert de pierre, sur de l’asphalte ou encore sur une dalle de béton tandis que les réservoirs intérieurs peuvent être déposés sur une dalle de béton ou directement sur de la terre battue. Selon le revêtement sur lequel le réservoir est déposé, les fuites ne sont pas toujours visibles. Selon notre expérience, une simple goutte quotidienne sur une longue période peut créer une contamination importante.

Les indices les plus probants pour la détection d’une fuite éventuelle :

  • Les odeurs;
  • Les taches au sol et sur le réservoir;
  • L’année et les matériaux de fabrication;
  • Un inventaire anormal.

Lorsque le réservoir a fait l’objet d’un enlèvement, il est recommandé d’enlever les tuyaux d’évent et de remplissage à l’extérieur afin d’éliminer les risques d’un remplissage fortuit. Ce type d’accident peut mener à des travaux de réhabilitation environnementaux complexes et coûteux.

 

2. Les réservoirs souterrains

Lors de l’arrivée du mazout, certains propriétaires ont opté pour un réservoir souterrain tout comme diverses industries pour l’entreposage de produits chimiques ou pétroliers. L’un des meilleurs exemples sont les stations-service. Initialement, la technologie utilisée pour la fabrication des réservoirs n’était pas celle d’aujourd’hui, elle a été évolutive, donc le risque de fuite est d’autant plus important quand la date de fabrication est plus ancienne. Il est important de mentionner que tous ces réservoirs ne sont pas connus ou répertoriés. Cependant, certains éléments peuvent indiquer la présence d’un réservoir :

  • Les surfaces dont le revêtement bitumineux a été modifié;
  • Un évent et/ou tuyau de remplissage encore présent;
  • Documentation historique du site indiquant la présence d’un réservoir ou d’un ancien réservoir (exemple : les plans d’assurance incendie, permis de la ville, plan d’implantation, etc.);
  • Aucune preuve de retrait du réservoir et\ou aucun document confirmant la conformité de la qualité environnementale des sols résiduels.

Étant souterraines, d’éventuelles fuites (corrosion ou défaut de fabrication) pouvaient passer inaperçues pendant un laps de temps considérable causant ainsi une contamination des sols et de l’eau souterraine. Toutefois, la présence d’un réservoir souterrain ne se traduit pas automatiquement par une contamination, seule une CES– Phase II pourra confirmer ou non une éventuelle contamination.

 

3. Les dépotoirs illicites

Dans les endroits isolés, dans les boisés, dans un chemin peu fréquenté ou dans une dépression naturelle, il y a un risque qu’il y ait un dépotoir illicite. Ces dépôts peuvent être des sols contaminés ou encore des matières résiduelles sur un lieu n’étant pas dédié à recevoir des matériaux. Selon le communiqué du Gouvernement, d’avril 2021 à mars 2022, il y avait 1 009 dépotoirs illicites sur les terres de l’état au Québec. Pendant cette même période de temps, 224 des dépotoirs illicites ont été nettoyés. Ces dépotoirs représentent un risque environnemental sur les propriétés où ils sont situés ainsi que pour les propriétés adjacentes puisque des liquides peuvent avoir fui, des produits nocifs peuvent avoir été déversés et des contaminants peuvent avoir été relâchés dans l’environnement. Ces statistiques ne comprennent pas les propriétés privées et/ou municipales et ne font pas état de l’ensemble des dépotoirs illicites.

 

4. Les remblais

Au Québec, des reliefs variés, dont des montagnes, des vallées, des plaines, des collines et des plateaux sont retrouvés. Toutefois, certaines variations dans les reliefs peuvent être le résultat d’opérations de rehaussement ou de nivellement sur les propriétés. Ces opérations ont pu consister en l’importation de matériel pouvant susciter un risque environnemental si le matériel ajouté est de nature et de provenance inconnues. Dans le passé, la conscientisation à l’environnement n’étant pas la même qu’aujourd’hui, des contaminants (résidus miniers, matières résiduelles, sols contaminés, etc.) ont pu être utilisés afin de procéder au remplissage de propriétés. Dans certaines régions, comme celle de Thetford Mines, la problématique des remblais historiques contenant de l’amiante est reconnue et certaines directives ont été ajoutées dans le Guide d’intervention – Protection des sols et réhabilitation des terrains contaminés pour prendre en compte cette problématique.

Si la provenance n’est pas connue et que les sols ne sont pas caractérisés, il est possible que ce matériel représente un risque environnemental.

En tant que professionnel en environnement, l’objectif principal est d’établir un portrait juste et concis de la propriété à l’étude en faisant ressortir toutes les informations afin d’établir la présence éventuelle d’un risque environnemental relié à des remblais.

 

5. Incendie

Lors d’un incendie, des contaminants sont relâchés dans l’environnement, soit dans les sols et l’eau souterraine. Ils sont propagés également par l’eau projetée par les lances des pompiers. Il est ainsi important de déterminer les chemins préférentiels et d’établir les zones les plus à risque d’être contaminées. De plus, la nature des activités ayant lieu sur la propriété incendiée peut avoir un impact de par les produits chimiques ou autres utilisés dans le cadre de ces activités.

 

Un professionnel en environnement a le devoir de réaliser son travail de recherche de manière diligente afin de s’assurer d’avoir pris en compte tous les éléments nécessaires pour être en mesure de déterminer si des éléments soulèvent une ou des préoccupations. C’est-à-dire que lors de l’ÉES – Phase I si une contamination potentielle est soulevée, une CES – Phase II sera conseillée afin de déterminer si la contamination est réelle ou non en procédant à l’échantillonnage des sols.

 

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